3 - Titres, métiers et liens
de parenté mayas
Titres
de personnes
Comme nous, les mayas utilisaient
des titres pour désigner les personnes. Par exemple,
nous disons monsieur, madame, maître, maîtresse, docteur,
père (pour le prêtre), sœur, etc., les mayas aussi
avaient leurs titres. Nous mentionnerons pas tous les titres qu'utilisaient
les mayas car il y en a trop, mais nous allons en donner quelques-uns
qui peuvent te servir à toi et dans ta famille.
Pour cela,
nous utilisons les préfixes AJ et IX. Pour
un homme, nous utilisons toujours AJ. Pour une femme, nous
pouvons utiliser IX ou les deux préfixes ensembles
:
IX AJ. En général, les mots mayas n'ont pas
de genre et sont identiques tant pour les hommes que pour les femmes ;
cependant ces préfixes sont des exceptions à cette
règle.
Normalement, AJ s'écrit avec le logo
:

IX s'écrit d'une manière ressemblante à une tête
féminine, on peut reconnaître le titre IX par les
lettres "IL" sur la joue, et les cheveux crépu
avec des lignes croisées sur le front :

Tu penser à AJ comme le titre pour monsieur et IX comme
le titre pour madame.
Les préfixes AJ et IX
sont très pratiques parce qu'ils signifient aussi "celui
qui", "celle qui", "celui de" ou "celle
de". Par conséquent, nous pouvons les utiliser pour
décrire les personnes selon le travail qu'elles occupent,
indiquer d'où elles sont, et les utiliser comme titre de
civilité. Par exemple, "celui/celle des livres sacrés",
représentaient surement des bibliothécaires spéciaux
qui gardaient les livres sacrés du royaume. Autre exemple
: "celui ou celle administrateur/trice", qui pouvaient
avoir travaillé dans une sorte de bureau.
Normalement,
les préfixes AJ (pour homme) et IX (pour femme)
s'utilisent pour des personnes adultes. Pour les jeunes ou les étudiants,
le titre maya est ch'ok et peut se traduire comme 'jeune',
et s'utilise pour toute personne qui n'a pas atteint la majorité
ou n'est pas complètement qualifiée dans une activité
(comme un apprenti).
Le glyphe de ch'ok est :
 Remarque
la syllabe ch'o + la syllabe ko sur l'oreille...
Comme
tu apprends à écrire avec les glyphes mayas, tu peux
utiliser le titre "scribe". Dans le monde maya, on ne faisait pas
de distinction entre peintres et scribes. C'est pourquoi le titre
de peintre et celui de scribe sont identiques. Souvent, le travail
de scribe était une occupation d'un niveau élevé
et le scribe très cultivé.
Le mot maya pour peindre et écrire est : tz'ib' (souviens-toi
que tz' est la forme de tz avec occlusive). Ce mot peut s'écrire
phonétiquement avec les syllabes mayas tz'i-b'(i) et avec les
glyphes correspondants :


tz'i-b'(i)
(écrire)
Alors comment allons-nous écrire le titre d'un homme
dont la profession est scribe ou peintre, 'celui ou celle
qui écrit' ? Les glyphes pour écrire scribe ou peintre
sont simplement la combinaison de deux glyphes : le titre AJ et
le glyphe écrire, ce qui se traduit par "celui qui écrit",
AJ-tz'ib' :
AJ-tz'ib' (écrivain, peintre)
Il existe d'autres glyphes qui servent à désigner
le scribe maya, comme le suivant qui, dit tout :

Si nous voulons écrire le titre d'une femme qui est
écrivain ou peintre, nous utiliserons le symbole de IX à
la place de AJ :
lequel se traduit par IX-tz'ib' qui signifie "celle
qui écrit".
Si tu es étudiant, que tu
apprends à lire et à écrire, tu n'es donc pas
encore un écrivain. Dans ce cas, tu peux combiner le glyphe
pour 'jeune/apprenti' (ch'ok) avec le glyphe 'écrivain'.
La façon d'écrire le mot étudiant
avec les glyphes mayas serait "écrivain jeune"
:
étudiante (féminine) : |
jeune / apprenti femme |
écrivain / scribe |


|
jeune / apprenti -
homme - écrivain
/ scribe étudiant (masculin)
Nous connaissons également le glyphe pour désigner
livre :

C'est
le pictogramme d'un livre maya nommé codex. Un codex est un
livre fait d'écorce d'arbre, écrit avec des glyphes,
plié comme un acordéon et couvert de peau de jaguar.
Le titre "celui / celle des livres" signifie bibliothécaire,
ou une personne qui aime lire ou regarder des livres.
un
bibliothécaire :
 
et une bibliothécaire :
 
Joueur de footbal :
Le football des anciens
mayas était similaire au football actuel.
Souvent, les rois mayas étaient des stars (ou prétendaient
l'être) du football. Dans la langue des anciens mayas, le
mot pour jeu de balle était pitz, que nous écrivons
en syllabes mayas pi-tz(i). Les glyphes pour ces deux syllabes
sont :
  Ces
glyphes peuvent être utiliser pour désigner le football, ou
tout autre jeu de balle.
Footballeur - AJ-pitz :
Footballeuse - IX-pitz :
Pour écrire terrain de football, les anciens mayas utilisaient
le glyphe :
 Terrain
de football
Malheureusement,
on ne sait pas le prononcer.
Pour terminer, les mayas utilisaient
des titres comme 'saint', 'sainte', 'le divin' et 'la divine'. Ces titres
étaient utilisés tant pour les dieux mayas que pour les rois et reines
mayas, qui souvent se "convertissaient" en dieux et déesses.
Voici plusieurs manières d'écrire ces titres en glyphes
mayas :
  
Métiers
traditionnels et modernes des mayas
Nous pouvons
utiliser les glyphes pour désigner de nombreux métiers
et activités mayas, traditionnels et modernes. Pour ce faire,
il est parfois pratique d'utiliser le suffixe -oom, qui veut
dire "quelqu'un qui fait quelque chose", ou "quelqu'un
qui va faire quelque chose". Le double oo indique que
le o est prononcé plus longuement qu'un o normal.
Par exemple, le mot maya ancien pour poisson était CHAY,
lequel est représenté par ce pictogramme :

CHAY (poisson)
Par conséquent, le mot maya pour pêcheur est CHAY-oom,
ce qui veut dire "celui qui pêche" ou "celle
qui pêche". En syllabes mayas, cha-yo-m(a). Comme
le o est plus long, nous utilisons la règle de disharmonie
rendant la voyelle silencieuse différente de la précédente.
Voici donc un glyphe maya qui signifie pêcheur / pêcheuse
:
De la même manière, le mot maya
ancien pour coudre ou
tisser était chuy. Par conséquent, le mot pour
une personne qui tisse ou vend des tissus est chuy-oom. Nous
pouvons écrire ce mot en syllabes mayas chu-yo-m(a),
avec les glyphes :

|

|
couturier / tisserand : chu-yo-m(a)
|
Nous pouvons mettre les préfixes IX ou AJ. Donc, IX-chuy,
en syllabes mayas IX-chu-y(u), signifie "celle des tissus"
ou une femme qui tisse ou vend tissus et vêtements.

|
IX-chu-y(u) celle des tissus
|
Une personne qui cuisine, nettoie ou lave ? Les anciens mots
mayas pour ces activités sont connus.
Le mot pour "laver"
était pok, donc on peut désigner
un homme qui nettoie et entretient un édifice par AJ-pok-oom
:
AJ-pok-oom :
Le mot pour nourriture (spécialement
tortillas ou tamales) était waaj. Une
femme qui cuisine ou travaille dans toute activité relative
à la nourriture peut être désignée par
IX-waaj.
IX-waaj :

Remarque la syllabe d'aide wa dans le glyphe de waaj.
Le
mot maya pour planter était tz'ap :

Dans ce glyphe, on peut voir un autre aspect de l'écriture
maya, l'infixe : une partie d'un glyphe (ou tout au moins son signe
caractéristique) est contenue / insérée dans un autre glyphe. Dans
ce cas, la syllabe pa (sa caractéristique = les lignes
croisées de pa) est située totalement à
l'intérieur de la syllabe tz'a, formant ainsi le mot
complet tz'ap, généralement écrit ainsi
: tz'a-[pa].
Les crochets [...] sont utilisés dans
les transcriptions pour désigner les syllabes
ou les mots infixés.
WH2005-fr,
page 16 (note 29)
|
les syllabes

tz’a
|

pa
|
Nous pouvons donc combiner le tout pour obtenir le mot agriculteur
ou paysan :
Un autre métier essentiel qu'il faut mentionner,
très important dans le monde maya, c'est celui
de "comptable des jours", c'est-à-dire une personne
qui connaît bien le maniement du calendrier maya et la célébration
des jours importants de l'année maya. Pour écrire
"comptable des jours", nous allons dire : "celui
ou celle des jours". Le glyphe représentant "jour"
est :
K'IN

Le glyphe d'un homme qui se dédie à cette profession
peut s'écrire ainsi :
AJ k'in
 
Pour une femme comptable des jours, remplaçons le glyphe
AJ par IX :
IX k'in
 
 Pêcheur
mythique de Tikal
Relations de famille
On peut observer que les liens
de parenté étaient très importantes dans les
inscriptions des anciens mayas. Comme pour nous, les liens de parenté
les plus remarquables étaient entre parents, frères
et sœurs, et entre époux et épouse. Souvent, nous
voyons mentionné dans les inscriptions au moins un des parents, avec
son titre.
Dans la langue des anciens
mayas, il n'était fait aucune distinction quant au sexe des
enfants. Le glyphe pour "enfant-homme" (fils) ou "enfant-femme"
(fille) est
le même. Mais ils utilisaient d'autres glyphes pour différencier
le lien de parenté père ou mère.
Voici
deux glyphes qui étaient utilisés pour désigner
le lien entre les enfants et leurs parents :
yu-ne
:
enfant-homme ou enfant-femme de (père)
ya-AL
 enfant-homme ou enfant-femme de (mère)
Nous pouvons utiliser ces glyphes pour
dire que Ana est la fille (enfant-femme) de Tomás,
et que son frère (enfant-homme)
Alan est le fils de Tomás :
   Ana
est la fille de Tomás
Et pour Alan fils de Tomás nous avons :
De la même manière, nous pouvons écrire le
lien de parenté entre Ana et Alan, et leur mère Maria
ainsi :
Ana fille-femme de Maria :
Alan fils-homme de Maria :
Les anciens mayas avaient aussi un ordre pour nommer de qui ils
étaient les enfants. Ils nommaient en premier la mère
et ensuite le père. Dans notre exemple, nous aurions :
Alan enfant-homme de María (et) enfant-homme de
Tomás :
Un autre glyphe important : épouse
: y-atan.

par exemple, María épouse de Tomás :
Malheureusement, nous ne connaissons pas le glyphe pour dire
: époux.
Pour terminer, il est important de mentionner
un glyphe qui est utilisé non seulement pour les personnes
de la même famille, mais aussi quand deux personnes font quelque
chose ensemble, ou quand une personne est témoin de quelque
chose pour une autre. Le glyphe est yichnal, et il est constitué
des trois parties : yi-chi-NAL.

Si, par exemple, nous voulons dire que Ana a fait quelque chose
avec son frère Alan, nous écrivons :
Ana était acompagnée par Alan
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